Mise au point

La mise au point est l'opération qui consiste, pour un photographe, à régler la netteté de l'image qu'il veut obtenir.



Catégories :

Prise de vue photographique - Technique photographique - Technique cinématographique

Recherche sur Google Images :


Source image : laotseu1.free.fr
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Définitions :

  • Réglage de l'objectif (généralement une bague) pour obtenir une image nette d'un sujet choisi. (source : anikop)
  • sélection d'un plan de netteté. Tout ce qui est dans ce plan est net, tout ce qui se situe plus près ou plus loin sera plus ou moins flou (avec une zone de "netteté acceptable" nommée profondeur de champ). (source : lesnumeriques)

La mise au point est l'opération qui consiste, pour un photographe, à régler la netteté de l'image qu'il veut obtenir.

C'est le sens général du terme mise au point en optique instrumentale (projection sur un écran, observation au microscope ou à la lunette... ). L'expression est aussi employée dans le langage familier pour désigner l'achèvement d'un ouvrage, les derniers réglages d'un montage, la clarification d'une question.

Principe

Dans le cas de l'œil, on parle plutôt d'accommodation mais le phénomène est identique. Quand notre regard se porte sur un objet lointain, nous le voyons net[1]. Simultanément, un objet se trouvant plus près de nous dans l'axe de notre regard nous paraît flou. Si au contraire nous regardons cet objet rapproché, notre œil accommode sur ce dernier (nous le voyons net) et l'objet lointain devient flou[2]. Notre vision de l'objet résulte de la formation d'une image optique (réduite et inversée) de ce dernier sur la zone centrale de la rétine. Cette image est projetée par le dispositif optique de l'œil (cornée et cristallin).

L'accommodation de l'œil se fait par des déformations du cristallin qui ajustent la convergence du dispositif optique aux dimensions de l'œil pour que l'image soit nette sur la rétine. Dans un appareil photographique, la mise au point se fait par déplacement de la totalité ou d'une partie de son dispositif optique (objectif). Elle est optimale lorsque la surface photosensible (pellicule ou capteur) coïncide avec le plan où se forme l'image (sous-entendu, nette) de l'objet à photographier. C'est là que convergent les rayons lumineux provenant d'un même point de l'objet.

Cette position dépend de la distance entre l'objet et l'objectif. Quand l'objet est particulièrement éloigné ("à l'infini"), son image se forme dans le plan focal image de l'objectif. La distance entre l'objectif et l'image est alors la plus courte[3]. A mesure que l'objet se rapproche, son image s'éloigne : on doit d'autant plus écarter l'objectif de la surface sensible que l'objet à photographier est proche[4]. La mise au point est par conséquent un réglage de distance.

Il est à noter que l'«objet» sur lequel se fait la mise au point peut lui-même être une image. C'est surtout le cas d'un reflet. Si nous accommodons sur la surface réfléchissante (miroir, vitre, lac... ), nous distinguons les contours et les irrégularités de la surface alors que le reflet (arbre, bâtiment... ) nous paraît flou. Pour voir l'image réfléchie avec précision, nous accommodons à la distance où elle nous paraît. Celle-ci est , par symétrie, la somme des distances de nos yeux au point où notre regard croise la surface réfléchissante et de ce point à l'objet dont nous voyons le reflet. On procède de même en photographie.

Si la mise au point se fait pour une distance donnée, la zone de netteté acceptable a une certaine extension en deçà et au delà de celle-ci. Cet intervalle est nommé profondeur de champ.

La mise au point n'implique pas forcément une image nette. Le flou peut être voulu par le photographe ou impossible à éviter pour des raisons matérielles. Le flou peut aussi être dû à un déplacement sensible de l'objet (flou cinétique) ou de l'appareil (flou de bougé) au cours de la pose.

La mise au point se fait par diverses méthodes, selon le type d'appareil utilisé.

Mise au point fixe (aucun réglage)

Les appareils les plus simples sont réglés sur l'hyperfocale. Ils ne nécessitent par conséquent pas d'intervention de l'utilisateur. L'image est le plus souvent d'une netteté acceptable sur toute la gamme des distances prévues pour l'appareil (par exemple, de 2 m à l'infini). C'est le cas de l'ensemble des «pap» (prêts à photographier, aussi connus sous le nom d'appareils jetables).

Mise au point automatique

Icône de détail Article détaillé : Autofocus.

Les appareils photographiques modernes sont presque tous pourvus de la mise au point automatique dite «AF» pour Autofocus (la traduction en anglais du terme «mise au point automatique»).

Le viseur de l'appareil montre des zones de l'image de visée sur lesquelles l'utilisateur va effectuer la mise au point en pointant l'objet qu'il veut voir net et en pressant le déclencheur à mi-course. Si l'appareil est suffisamment peaufiné, l'utilisateur peut alors recadrer avant de prendre la photo.

Sur les appareils les plus performants, généralement des reflex, il est envisageable de choisir la zone de mise au point.

Cette technologie de mise au point s'effectue grâce aux contrastes du sujet ; une situation de faible lumière ou faible contraste peut poser des problèmes de mise au point.

Au jugé

Les appareils économiques et les appareils anciens n'ont fréquemment aucun moyen interne de vérifier la mise au point. Il faut alors estimer la distance du sujet et reporter cette distance sur la commande de mise au point de l'objectif. Cette méthode ne pose aucun problème en photo de paysage, où il s'agit en particulier de jouer sur la profondeur de champ de manière à assurer la netteté de l'image depuis les premiers plans intéressants jusqu'à l'infini, ou encore quand l'appareil et le sujet sont fixes, ce qui laisse le temps de bien mesurer la distance. Un réglage au jugé est toujours suffisant dans énormément de situations courantes où la profondeur de champ (focale normale, ouverture moyenne) et l'étendue du sujet (groupe, scène, monument... ) n'exigent pas une grande précision. Avec légèrement d'habitude, on arrive sans mal à apprécier correctement les distances utiles : par exemple 1 m, 1, 5 m, 2 m, 3 m, 5 m et 10 m pour une ouverture f/5, 6 et une focale f = 50 mm.

L'estimation des distances au jugé peut aussi servir lorsque l'appareil dispose d'un moyen de contrôle de la mise au point. C'est en effet une bonne pratique que de régler approximativement la distance avant de viser (une échelle des distances est gravée pour cela), quitte à retoucher le réglage au dernier moment dans le viseur. On gagne ainsi en rapidité et en discrétion.

Au dépoli

Icône de détail Article détaillé : Dépoli.
Dépoli, microprismes et stigmomètre avant et après mise au point

Dès les débuts de la photographie - avant même la photographie en fait - on regardait les images sur un verre dépoli dans une chambre noire. On a par conséquent naturellement commencé par faire la mise au point sur un verre dépoli substitué à la plaque photographique.

Il y eut ensuite l'invention des appareils photographiques à deux objectifs coordonnés dont l'un envoie l'image sur un verre dépoli via un miroir (ou un prisme) et l'autre sur la pellicule photographique protégée par un obturateur. Le verre dépoli est aussi utilisé sur les appareils réflex mono-objectif modernes où le miroir de renvoi s'escamote automatiquement pour permettre la prise de vue.

Il importe de faire la mise au point à pleine ouverture du diaphragme pour deux raisons principales : d'une part, pour avoir un maximum de luminosité, pour bien voir les détails; d'autre part, pour recueillir les rayons les plus inclinés provenant d'un même point objet qui, si leur point de convergence s'écarte du dépoli, l'interceptent en formant une tache plus large. Les verres dépolis sont fréquemment pourvus d'une loupe qui favorise cet examen. Une fois la mise au point effectuée, il est intéressant de fermer le diaphragme à la valeur envisagée pour apprécier sur le dépoli l'effet de la profondeur de champ.

Au stigmomètre

Icône de détail Article détaillé : Stigmomètre.

Le verre dépoli a été énormément perfectionné par le stigmomètre, nommé aussi télémètre à coïncidence de lignes ou à champ coupé de Dodin.

Ce dispositif se présente le plus souvent sous la forme d'un cercle clair traversé d'un diamètre, au centre du dépoli. Lorsque la mise au point n'est pas correcte, les lignes de l'objet visé apparaissent décalées de part et d'autre du diamètre. Ce dispositif convient spécifiquement aux appareils reflex. Il permet une mise au point rapide et précise et ce, quel que soit l'objectif monté.

Des dispositifs «à microprismes», moins précis que le dispositif Dodin mais plus simples d'usage, sont fréquemment utilisés en complément. Ils sont basés sur le même principe optique.

Au télémètre à superposition d'images

Icône de détail Article détaillé : Mise au point télémétrique.
Télémètre à superposition d'images avant et après mise au point

Certains appareils non réflex utilisent un télémètre à superposition d'images.

Il s'agit d'un système à deux fenêtres de visée donnant deux images décalées par la parallaxe (comme nos deux yeux). Les deux images sont vues juxtaposées dans le même oculaire grâce à un jeu de miroirs ou de prismes, la seconde ne couvrant que la partie centrale du champ du viseur. La distance est mesurée par l'angle de rotation d'un élément optique faisant converger les deux axes de visée sur l'objet à photographier. L'utilisateur voit alors coïncider les deux images de l'objet.

Il peut être particulièrement précis à condition d'être bien étalonné mais il demande du soin, en particulier si l'objet est peu contrasté.

La mise au point automatique AF est une variante de ce dispositif.

Techniques cinématographiques

Compte tenu du rapport de grandissement d'un film projeté sur grand écran et de l'obligation de suivre l'action filmée, la mise au point en prise de vues cinématographique est une opération spécifiquement délicate. Elle nécessite, en préparation, que la caméra et les objectifs soient idéalement calés.

Le cadreur seul ne peut l'assurer pendant les prises. C'est le premier assistant opérateur qui en assure la qualité. Il utilise un décamètre, ou un télémètre laser ou quelquefois toujours des prises de point «à l'œil», sur le dépoli dépourvu de stigmomètre, ou alors au jugé (voir supra) et reporte les distances mesurées sur la bague de mise au point.

Agrandissement photographique

La mise au point est une étape principale de l'agrandissement d'une photographie à partir du négatif, dont il s'agit de restituer toute la finesse. L'opération consiste, de façon identique, à ajuster la distance entre l'objectif et le négatif pour que l'image projetée sur le papier photographique soit la plus nette envisageable.

A la différence de ce qui se passe généralement lors de la prise de vue, l'«objet» (le négatif) est tout entier contenu dans un plan perpendiculaire à l'axe de l'objectif. Par conséquent, son image est aussi plane et perpendiculaire à l'axe de l'objectif. L'image du négatif peut par conséquent être nette sur toute la surface du papier photographique. Les parties floues du négatif resteront bien entendu floues sur l'image agrandie mais tout détail net sur le négatif doit se retrouver sans altération sur l'agrandissement. La mise au point doit se faire sur les détails les plus fins du négatif. Qui peut le plus peut le moins : c'estdans la mesure du possible sur le grain même du négatif, indépendant de la netteté de l'image enregistrée sur le négatif, qu'on s'efforce de faire la mise au point.

Une autre différence importante réside dans l'ordre de grandeur des distances objet-objectif et objectif-image. Le rapport est par exemple de 1 pour 10 lors d'un agrandissement de rapport 10 (ce qui est déjà énormément), tandis qu'il n'est que de 100 pour 1 lors d'une prise de vue à 5 m avec une focale de 50 mm, et les déplacements de l'objectif se font en proportion. La situation est comparable à celle de la macrophotographie. Il n'est plus question de régler la position de l'objectif selon des distances mesurées mais de vérifier directement la netteté sur l'image projetée.

La méthode rappelle celle du dépoli des chambres photographiques (voir plus haut). Le papier photographique est remplacé par un papier blanc de même épaisseur, le temps de faire la mise au point. L'obscurité faite, le négatif est projeté sur le papier blanc à pleine ouverture de l'objectif de manière à être bien visible et avec le minimum de profondeur de champ (prise en compte des rayons les plus inclinés). Pour de faibles agrandissements, le grain n'est pas discernable à l'œil nu et il n'est pas envisageable de s'en rapprocher sans intercepter le faisceau. Un petit instrument s'avère alors particulièrement utile. C'est le vérificateur de mise au point (autre invention[5] de Lucien Dodin) qu'on applique à la zone à examiner. Connu sous le nom commercial de «Scoponet», il consiste en un miroir incliné, un verre dépoli positionné symétriquement à la zone à examiner et une loupe oculaire. La portion d'image projetée sur la zone à examiner se retrouve de la sorte renvoyée sur le verre dépoli et observable à travers la loupe sans obstruction du faisceau. La mise au point terminée (grain visible), on ferme le diaphragme à une valeur optimale et on passe à l'étape suivante qui est l'évaluation du temps de pose.

Notes et références

  1. A supposer que notre myopie éventuelle soit corrigée.
  2. A ce phénomène d'accommodation s'ajoute la convergence de nos deux yeux sur l'objet regardé, qui renforce notre vision des distances (voir stéréoscopie) et se traduit par le dédoublement apparent des objets plus lointains ou plus proches.
  3. C'est à peu de chose près la distance focale (plus rigoureusement définie depuis les plans principaux de l'objectif).
  4. La limite théorique étant le plan focal objet.
  5. Brevet n° 809.547 publié le 4 mars 1937 à Paris, voir[1].

Voir aussi

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Mise_au_point.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 15/04/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu